Q1 : Honey, en tant qu’ancienne joueuse de football, première capitaine de l’équipe palestinienne et Championne de la Paix, que représente le Prix Socrates pour vous ?
Le Prix Socrates incarne l’esprit véritable du football. Ce n’est pas seulement ce qui se passe sur le terrain, mais aussi ce que les joueuses et les joueurs font de leur influence en dehors. Pour moi, il représente le rôle crucial des Champions pour influencer les communautés et promouvoir une culture de paix. Je suis très fière d’être une Championne de la Paix et de représenter Peace and Sport, l’organisation qui a créé ce prix en partenariat avec le Ballon d’Or et L’Équipe.
Q2 : Pourquoi pensez-vous qu’il est important de reconnaître les footballeurs et footballeuses pour leur travail social et humanitaire ?
Les footballeurs et footballeuses disposent d’une plateforme unique, atteignant des millions de fans à travers le monde. En reconnaissant leurs efforts sociaux et humanitaires, nous mettons en avant l’importance d’utiliser cette influence pour le bien. Cela montre qu’être un grand joueur ou une grande joueuse ne se résume pas à marquer des buts – il s’agit aussi d’inspirer les autres, de défendre la paix et de rendre le monde meilleur. Le Prix Socrates met en lumière un ou une athlète, mais encourage aussi les autres à suivre leur exemple.
Q3 : Selon vous, comment le football peut-il promouvoir la paix et l’inclusion sociale ?
Le football est un langage universel. Il rassemble les gens à travers les cultures, les religions et les origines. Dans mon propre parcours, j’ai vu comment ce sport peut briser les barrières et créer des opportunités de dialogue, d’éducation et d’autonomisation. Que ce soit par des projets locaux ou des campagnes mondiales, le football peut être une force pour la paix. Les initiatives centrées sur l’égalité des genres, les réfugiés ou le développement des jeunes sont quelques exemples de la façon dont ce sport peut impulser des changements positifs.
Q4 : Le Prix Socrates porte le nom de Socrates, le footballeur brésilien connu pour son activisme. En quoi son héritage résonne-t-il chez les footballeurs et footballeuses d’aujourd’hui ?
Socrates était bien plus qu’un joueur talentueux – c’était un leader qui s’est battu pour la démocratie et la justice sociale, sur le terrain comme en dehors. Son héritage rappelle aux footballeurs et footballeuses qu’ils peuvent être des agents de changement. Aujourd’hui, les athlètes disposent de davantage d’outils, des réseaux sociaux aux réseaux mondiaux, pour amplifier leur voix et leur influence. Le Prix Socrates perpétue cette mission.
Q5 : Pouvez-vous nous donner un exemple d’un(e) footballeur(euse) dont le travail en dehors du terrain vous a réellement inspirée ?
Une autre joueuse qui a eu un impact significatif en dehors du terrain est Marta Vieira da Silva, plus connue sous le nom de Marta. Au-delà de son statut de légende comme l’une des plus grandes footballeuses de tous les temps, Marta est une ardente défenseuse des droits des femmes et de l’égalité des genres dans le sport. Elle prend régulièrement la parole pour souligner la nécessité d’un investissement plus important dans le football féminin et encourage les jeunes filles à poursuivre leurs rêves malgré les défis sociaux. L’engagement de Marta pour faire tomber les barrières pour les femmes dans le sport, surtout dans un pays comme le Brésil où le football est profondément ancré dans la domination masculine, fait d’elle une figure inspirante, tant sur le terrain qu’en dehors.
Q6 : Le Prix Socrates vise aussi à encourager davantage de joueurs et joueuses à s’engager dans des causes sociales. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes footballeurs et footballeuses qui souhaitent avoir un impact en dehors du terrain ?
Mon conseil est simple : rien n’est possible seul ; les coalitions sont essentielles. Faire partie du Club des Champions de la Paix m’a montré à quel point il est important de partager cet engagement et de s’inspirer des experts pour créer un impact plus grand, sans jamais sous-estimer la puissance de sa voix. Que vous soyez un(e) joueur(se) star ou au début de votre carrière, vous avez la capacité d’influencer et d’inspirer les autres, que ce soit dans votre quartier, votre région, votre pays ou même à l’international.
Q7 : Enfin, quels sont vos espoirs pour l’avenir du Prix Socrates et pour le rôle du football dans le changement social ?
J’espère que le Prix Socrates continuera de gagner en prestige et d’inspirer davantage de joueurs et joueuses à agir. Quant au rôle du football dans le changement social et la paix, je pense que nous n’en sommes qu’au début. Au-delà des athlètes eux-mêmes, les acteurs du sport ont également un rôle clé à jouer pour amplifier le rôle social du football. Il est essentiel de proposer des formations dédiées aux athlètes parallèlement à leur carrière sportive, surtout dès leur jeunesse. En faisant cela, ils prennent conscience de l’impact qu’ils peuvent avoir et sont outillés pour jouer un rôle actif en tant qu’acteurs de changement s’ils le souhaitent. Avec le soutien approprié d’organisations expertes dans ce domaine, comme Peace and Sport, et en offrant aux athlètes des plateformes d’action et d’expression, le football pourra continuer à briser les barrières et construire un monde plus inclusif et pacifique.